11032011 & 26041986 Filets en plastique tressés, trame coton, 2016 & 2017. Vue de l'exposition Perdre refuge, 2018. |
11032011 & 26041986 Filets en plastique tressés, trame coton, 2016. Vue à l'inauguration du Jardin du fond du parking, 2018. Crédit photo: Agence créative |
11032011 Filets en plastique tressés, trame coton, 2016. Vue de l'exposition Rapprochement |
11032011 Filets en plastiques tressés, 80 x 300 cm, 2016.
Comme chacun sait, l’accident nucléaire de Fukushima a commencé le 11 mars 2011 au Japon, à la suite d'un séisme et d'un tsunami. Des cartes et des graphiques représentant la contamination de l’océan Pacifique par le césium qui s’échappe de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, sont apparus sur la toile, donnant ainsi une forme visible à ce que l’on ne sent pas. En effet, aucun sens ne nous permet de la percevoir mais elle modifie le vivant. A chaque couleur correspond un niveau de contamination : violet, rouge, orange et jaune.
Sur les plages du monde entier, dans la laisse de mer, on trouve des cadavres d’animaux dont les viscères contiennent du plastique. Dans la vie quotidienne, je glane les filets en plastique tricotés qui entourent les fruits et légumes de grande consommation. Il y a un code couleur : le violet pour l’ail et les aubergines, le rouge pour les oranges et les tomates, l’orange pour les oignons et les pommes de terre et le jaune pour les citrons.
A l’atelier, je les tresse puis les assemble en les cousant sur de la tarlatane, une trame coton. Je m’inspire librement de graphiques trouvés sur internet, représentant les différents taux de contamination nucléaire d'un territoire quelques jours après la catastrophe. Je donne corps à une pollution que l'on ne voit pas avec un des plastique faisant partie du vortex qui envahit le milieu marin.
11032011 est une pièce réalisée en 2016, à l’occasion de Rapprochement à Lys dans les Pyrénées Atlantiques. Parcours d'art contemporain où 11032011 a été installée sur la façade de la ferme de Mr Mialocq, maraîcher bio, qu’il en soit remercié.
Je vis et travaille à Bordeaux. Artiste plasticienne, je me sers du territoire comme caisse de résonance. Je glane les infamies sur les rivages puis, agence des objets d’art en oxymore où les mots touchent la chair. Je fais vibrer les signes et tisse des liens à l’aide de techniques vernaculaires. Je transgresse la tradition du geste ce qui donne une certaine ambivalence à mon travail. Ces objets sont des acculturations qui tendent des ponts entre sauvage et civilisé pour mieux construire, tout contre le barbare.