LES JARDINS INSPIRÉS Taillan-Médoc |
7 mai - 2 juin 2022 Vernissage samedi 7 mai à partir de 19h |
De l'eau fraîche |
LA CUISINE Nègrepelisse |
4 juin - 2 septembre 2022 Vernissage samedi 4 juin à partir de 12h30 |
Ma petite cuisine |
LA FERME DES FILLES Captieux |
3 septembre - 30 septembre 2022 Vernissage samedi 10 septembre à partir de 18 |
Portée par l'air |
ESPACES PUBLICS Bordeaux |
1er octobre - 30 octobre 2022 Vernissage à venir |
Dans les bras de Déméter |
Pour ma restitution dans la galerie Tinbox mobile #5, je considère la galerie comme un corps qui maintient
les organes dans l'espace, une cage thoracique à travers laquelle on voit et qui prend place dans le paysage.
- De l'eau fraîche
- Ma petite cuisine
- Portée par l'air
- Dans les bras de Déméter
Il est question de résistance, de cycle, de lento, de « vivre avec le trouble », de dons, de
soins, de canalisation, d'accompagnements, de devenir-avec, de séminaire, de respons(h)abilité*,
de partage, de célébrer les étapes du vivant, d'accommoder les restes, de (se) rendre capable,
de Cultiver son jardin.
Lucie Bayens
Dans les bras de Déméter est une résidence d’artiste de recherche et de création imaginée sur mesure
pour Lucie Bayens sur trois territoires. « Glaner est mon acuité » écrit l'artiste. Lucie Bayens a
développé un sens ou un degré de sensibilité que nous ne possédons pas tous. Elle voit, dans toutes
sortes d’éléments et formes, dans des matières organiques et plastiques, des cosmogonies
(du grec cosmo- « monde » et gon- « engendrer »). Elle se « sert du territoire comme d'une caisse de
résonance ». Et quand une forme résonne, elle en engendre de multiples par écho. Elle cultive en
effet une poétique de la relation exacerbée. Elle crée des liens inattendus entre des éléments que nous
n’aurions jamais vu, perdus au bord d’un ruisseau, dans une forêt ou sur le trottoir d’une ville.
Lucie Bayens glane sans cesse. Elle ramasse, elle trie, elle nettoie, elle stocke, elle collectionne,
elle range, elle classe. Ce syndrome de l’écureuil est à la base de tout son travail. C’est une méthode
qui est empreinte d’intuition et d’attraction, d’immersion et de relations aux humains, à tous les
êtres terrestres et aux formes invisibles. Son travail consiste en grande partie à marcher dans la forêt,
au bord des ruisseaux, sur la plage. Elle est en éveil. Peut-être que ce qui l’intéresse le plus, c’est
les traces que l’être humain laisse partout sur son passage. Ces empreintes anthropiques qui modèlent la
zone critique sur laquelle nous vivons tous, cette fine couche allant du sous-sol à l’atmosphère, qui
rend la vie possible.
Pour sa résidence d'artiste, j'ai proposé de border un territoire, constitué lui-même de trois territoires.
Ce choix s'est fait à travers des rencontres avec Caroline Miquel qui cultive la terre en biodynamie dans
les Jardins Inspirés sur les bords de la Jalle au Taillan-Médoc. Elle collecte et conserve des semences
paysannes grâce à une banque de graines venant des quatre coins du monde. Caroline m'a fait découvrir
La Ferme des Filles. C'est sans doute le nom de cette ferme créé par quatre femmes, Jeanne et Julie
Lagardère, cousines de Cécile et Sophie Vignaud, qui m'a à mon tour inspiré, mais aussi sa situation
géographique à Captieux, « Caput Sylvarum » qui signifie en latin « la tête de la forêt » et dont le
blason représente un écureuil. Par résonances et amitiés de pensée, pour faire un lien entre la terre
cultivée et l'alimentation, c'est vers un territoire de l'art contemporain comme liant de l'ensemble
que je me suis tournée, La Cuisine, centre d'art et de design dirigée par Marta Jonville, terrain
d'expérimentation de la réconciliation entre nature et culture.
Alors que l’artiste a convoqué durant sa résidence les quatre éléments indispensables à toutes formes
de vie, la terre, l’air, le feu et l’eau, pour en revenir aux fondamentaux de la nourriture à travers
la graine, c’est le terme de subsistance qui vient à l’esprit. À travers la représentation des réseaux
fluviaux des trois territoires traversés et en convoquant la symbolique de la boite de sardines,
objet de l’industrie de la conserve, de la grande consommation et de l’alimentation mondialisée, elle
met en lumière l’absence de frontières au sens de leurs constructions humaines, tout en pointant
l’importance de prendre conscience des interconnections et de notre qualité d’occupants de passage.
Nadia Russell Kissoon, commissaire d'exposition
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